Wei Yuzhu parle de Yao Zongxun
Commémoration de shifu Yao Zongxun, par Wei Yuzhu.
Cette année, nous commémorons le 85e anniversaire du grand maître de Yiquan, le professeur Yao Zongxun.
Yao Zongxun utilisait la science et s’opposait aux pseudo-sciences. Il a hérité de la pensée sur l’étude de la boxe du professeur Wang Xiang Zhai, l’a préservé et développé, consacrant toute sa vie à la science chinoise de l’art martial.
J’ai eu la chance de commencer à apprendre le Yiquan en devenant disciple de Yao Zongxun en 1977. Bien que ce fut une décennie de troubles (la révolution culturelle), et que Yao Zongxun ait été contraint de s’occuper d’un troupeau de chevaux à la campagne, il a néanmoins poursuivi le travail de recherche et de vulgarisation de l’étude de la boxe – la science de l’art martial – avec sagesse et une énorme persévérance, œuvrant à son développement.
Il a été pour nous un exemple à suivre. Bien que cela fasse plus de dix ans que notre professeur soit décédé, nous nous souvenons encore de sa voix et de son expression. Il était très exigeant envers ses étudiants, et sa rapidité de mouvements talentueuse nous a laissé une profonde impression.
Son comportement était noble, il suivait les vertus martiales et son enseignement selon lequel « l’étude de la boxe est avant tout apprendre à se comporter avec intégrité » est resté à jamais gravé dans nos cœurs.
Grâce à sa profonde et unique compréhension de l’étude de la boxe notre professeur nous a permis de nous impliquer dans l’apprentissage du Yiquan et d’en tirer un grand bénéfice pour notre vie toute entière.
Le Yiquan se présente comme un nouvel art chinois de la boxe.
La splendeur et le charme du Yiquan résident dans le fait qu’il repose non seulement sur le concept profond et millénaire du peuple chinois « d’unité du Ciel, de l’homme et de la Terre » comme du reste sur sa philosophie riche de sens et élevée, mais de plus il intègre toutes les branches de la science moderne et les unit.
Ainsi cet art de la boxe chinoise n’est pas seulement un art façonné au cours de l’histoire, mais est également un art des temps modernes.
Dans l’étude du Yiquan, nous devons commencer par acquérir une meilleure compréhension des théories de la boxe établies par Wang Xiang Zhai et Yao Zongxun, comme fondement de la méthode. On doit savoir ce qui est juste, et surtout savoir pourquoi.
Nous devons étudier les vrais rapports et les échanges entre le mouvement et le non mouvement, la détente et la tension, le vide et le plein, faire des recherches en anatomie, psychologie, physique, et leur utilisation dans l’étude de la boxe.
La règle première dans l’étude du Yiquan se formule ainsi: « dans l’étude de la boxe, ce qui est essentiel c’est la compréhension des principes ».
Le professeur Yao disait à maintes reprises : « il n’y a aucun mouvement qui n’obéisse pas à l’accélération de la gravité ».
Dans le Yiquan nous effectuons de nombreuses recherches dans le but de comprendre et utiliser la force.
Nous commençons par étudier la génération de la force, l’application de la force, la force de réaction, la force de levier, les vecteurs de force…
L’étude de la boxe pour atteindre son objectif nous amène à rechercher comment exploiter la force centripète, la force centrifuge, les changements, arrêts et variations de la force unifiée dans les six directions, comment le corps humain lui-même peut à travers les articulations, les tendons qui interagissent simultanément générer la force de tout le corps.
Dans la méthode de la boxe chinoise, la force est matérielle, mais en même temps reliée à l’esprit. L’esprit est déterminé par la matière, mais l’esprit influence la matière à travers des milliers d’interactions. Il en résulte que par la manifestation de l’esprit, les tendons de tout notre corps, le souffle, le système nerveux atteignent un haut niveau d’unité et de coordination.
Normalement nous ne sommes pas capables consciemment d’utiliser certains groupes de tendons de notre corps, mais grâce à l’usage de l’intention, nous pouvons agir dessus pour les utiliser et les coordonner efficacement.
Cela fait naître une sensation de connexion élastique et multidirectionnelle de toutes les parties du corps.
Il en résulte la possibilité de réactions et de variations de mouvements bien plus rapides qu’à la normale. Cela est le capital du Yiquan, sa spécificité et son apport à l’étude de la boxe.
Nous souvenant du professeur Yao Zongxun et contemplant son grand accomplissement, nous avons la responsabilité de travailler à développer le Yiquan. Prenant pour base les théories de Yao Zongxun, nous devons faire le pas suivant, c’est-à-dire rechercher encore plus profondément, perfectionner le Yiquan en tant que méthodologie, système scientifique pratique et théorique d’entrainement.
